Incontinence urinaire et prolapsus : Troubles de la statique pelvienne

Introduction

L’incontinence urinaire, définie par toute fuite involontaire d’urine, est une condition qui touche une large partie de la population, principalement les femmes. Cette condition, souvent vécue dans le silence, impacte considérablement la qualité de vie de ceux qui en souffrent. Il est crucial de comprendre que l’incontinence urinaire n’est pas simplement un symptôme gênant mais un signe clinique pouvant indiquer un trouble sous-jacent du système urinaire.

Définition

L’incontinence urinaire est caractérisée par la perte involontaire d’urine. Trois composantes sont essentielles pour comprendre cette condition :

  • Symptôme : la perception de la perte d’urine par le patient.
  • Signe : l’observation clinique de la fuite d’urine.
  • Condition : survient lorsque, en l’absence de contraction vésicale, la pression à l’intérieur de la vessie surpasse celle de l’urètre, ou lors d’une contraction anormale de la vessie.

Cette condition est souvent associée à des troubles de la statique pelvienne, incluant l’incontinence anale et le prolapsus.

Épidémiologie

Trois femmes sur dix souffrent d’incontinence urinaire, mais moins de la moitié consultent un professionnel de santé. Les raisons incluent la croyance que c’est un processus normal de vieillissement, l’efficacité des protections hygiéniques, le manque d’information sur les traitements disponibles, et la peur de la chirurgie.

Évaluation clinique

L’évaluation de l’incontinence urinaire comprend :

  • Un historique gynécologique, obstétrique et chirurgical.
  • L’identification des facteurs de risque, y compris le mode de vie et le tabagisme.
  • La distinction entre incontinence d’effort, urgenturie, ou une forme mixte.
  • L’évaluation de la sévérité et de l’impact sur la qualité de vie.
  • L’examen pour d’autres troubles pelviens.

Bilan urodynamique

Le bilan urodynamique évalue la fonction de la vessie et de l’urètre, incluant :

  • La pression vésicale lors du remplissage et de la miction.
  • La résistance urétrale et la pression urétrale maximale.
  • Les tests de débimétrie et de cystomanométrie.

Examens complémentaires

En plus du bilan urodynamique, un examen bactériologique des urines (ECBU) et la mesure du résidu post-mictionnel sont recommandés. Dans certains cas, un bilan urodynamique plus approfondi peut être nécessaire.

Traitement de l’incontinence urinaire

Le traitement peut inclure :

  • Rééducation périnéo-sphinctérienne : essentielle pour renforcer les muscles du plancher pelvien.
  • Traitement médical : notamment l’utilisation d’anticholinergiques pour l’urgenturie.
  • Traitement chirurgical : adapté selon le type d’incontinence et la sévérité des symptômes.

Incontinence d’effort

L’incontinence d’effort peut être traitée par :

  • Bandelette sous-uréthrale.
  • Ballons pro-act.
  • Injections de substances pour augmenter la résistance urétrale.
  • Implantation de sphincter artificiel en cas d’échec des autres traitements.

Incontinence par impériosités

Traitée par :

  • Toxine botulique.
  • Instillations endovésicales.
  • Neuromodulation des racines sacrées.
  • Enterocyctoplastie en cas de nécessité.

Prolapsus génitourinaire et traitement par colpo-promontofixation par voie laparoscopique

Le prolapsus génitourinaire, une condition où les organes pelviens s’affaissent dans ou hors du vagin, peut contribuer à l’incontinence urinaire. La colpo-promontofixation par voie laparoscopique est une intervention chirurgicale minimale invasive visant à restaurer l’anatomie normale du plancher pelvien. Ce traitement est particulièrement efficace pour les femmes souffrant à la fois de prolapsus et d’incontinence urinaire, offrant une amélioration significative de la qualité de vie.

Incontinence urinaire chez l’homme après prostatectomie radicale

L’incontinence urinaire chez l’homme, surtout après une prostatectomie radicale, est un défi clinique. La rééducation périnéo-sphinctérienne est souvent le premier traitement recommandé, avec des options chirurgicales telles que l’implantation de sphincter urinaire artificiel pour les cas plus sévères.

Conclusion

Il est essentiel pour les personnes atteintes d’incontinence urinaire de consulter un professionnel de santé afin d’obtenir un diagnostic précis et un plan de traitement adapté. Cette condition, bien que répandue, peut être efficacement gérée avec les bonnes interventions, offrant ainsi une amélioration significative de la qualité de vie. La sensibilisation et l’accès à une information claire sur les options thérapeutiques jouent un rôle crucial dans le parcours de soin des patients.

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