Prise en charge en urgence

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Colique néphrétique

Définition :

La colique néphrétique se caractérise par une douleur aiguë et intense localisée au niveau du flanc, qui irradie vers les organes génitaux externes.

Origine :

Cette affection résulte principalement d’un obstacle entravant le passage de l’urine entre le rein et la vessie. Dans la plupart des cas, un calcul se logeant dans l’uretère ou le bassinet est la cause de ce blocage. Lorsque la production d’urine par le rein se poursuit malgré cette obstruction, cela engendre une distension des cavités rénales, générant une douleur intense.

Symptômes :

  • Douleur généralement unilatérale et survenant de manière abrupte.
  • Souvent qualifiée par les patients comme l’une des douleurs les plus intenses, surpassant même la douleur ressentie lors d’un accouchement.
  • Débute au niveau du flanc et se propage vers l’avant et vers le bas.
  • Peut s’accompagner de nausées, d’envies fréquentes d’uriner, d’hématurie (sang dans l’urine), de frissons ou de fièvre.

Diagnostic :

  • L’échographie rénale permet de mettre en évidence une dilatation des cavités rénales.
  • Un cliché d’abdomen sans préparation peut révéler une opacité calcique au niveau des voies urinaires.
  • Néanmoins, certains calculs demeurent invisibles à la radiographie, on parle de calculs « radio-transparents ».
  • La tomodensitométrie abdominopelvienne sans injection de produit de contraste reste l’examen de référence pour détecter un calcul responsable de cette affection.

Complications :

La complication la plus sérieuse est la colique néphrétique fébrile, qui signifie que des urines infectées sont mises sous pression dans les cavités rénales. Les bactéries peuvent ainsi contaminer le parenchyme rénal, causant une pyélonéphrite obstructive. Cette condition peut déclencher un choc septique, voire être fatale. Il est donc vital de consulter les urgences médicales immédiatement. Les interventions peuvent inclure :

  • L’insertion d’une sonde urétérale.
  • L’implantation d’une endoprothèse urétérale, également appelée « sonde double-J » ou « sonde JJ ».
  • La mise en place d’une néphrostomie par voie percutanée.

Les autres motifs d’hospitalisation englobent la colique néphrétique sur un rein unique, l’anurie, ou si la patiente est enceinte. Ces cas sont classés comme coliques néphrétiques compliquées, nécessitant une prise en charge hospitalière urgente.

Traitement :

Pour une colique néphrétique simple, le protocole thérapeutique repose sur :

  • L’évitement de toute ingestion de liquides pendant la crise pour réduire la production d’urine.
  • L’administration d’anti-inflammatoires non stéroïdiens, le premier choix de traitement médicamenteux.
  • Le recours aux analgésiques opioïdes si la douleur persiste.
  • Dans des cas exceptionnels, l’insertion d’une sonde double-J sous anesthésie générale est indispensable.

Sonde double-J

La mise en place d’une d’endoprothèse urétérale communément appelé « sonde JJ » ou « sonde double-J » est un procédé chirurgical utilisé pour traiter certaines affections des voies urinaires, principalement en cas d’obstacle au niveau de l’uretère (le canal qui transporte l’urine du rein à la vessie). Voici une explication détaillée de cette intervention :

Principes et objectifs de l’intervention :

Il s’agit un tuyau en silicone multiperforé, d’un diamètre de 2-3 mm et mesurant 26-28 cm de long, muni de boucles aux deux extrémités pour le positionner entre le bassinet du rein et la vessie. Son rôle est de maintenir l’uretère ouvert, permettant ainsi le libre l’acheminement de l’urine depuis le rein vers la vessie. Cela est nécessaire dans plusieurs situations, notamment pour prévenir ou traiter tout obstacle urétérale, tel que l’obstruction due à des calculs rénaux, la compression de l’uretère quel que soit la cause, des cicatrices ou d’autres anomalies.

Déroulement de l’intervention :

L’intervention se déroule généralement sous anesthésie générale ou locale. Initialement, un fil guide semi-rigide est acheminé jusqu’au bassinet du rein en utilisant un cystoscope, traversant successivement l’urètre, l’orifice urétéral, puis l’uretère. Ensuite, les boucles de la sonde JJ sont déployées grâce à la souplesse de la sonde et enfilées sur le fil guide. La sonde est poussée le long du fil guide jusqu’au bassinet. Une fois le fil guide retiré, la sonde retrouve son aspect initiale grâce à sa mémoire de forme : une première boucle se constitue dans le rein et une deuxième dans la vessie. Ces deux boucles maintiennent fermement la sonde en place entre le rein et la vessie, évitant ainsi toute migration.

Inconvénients, tolérance et complications :

Bien que la sonde-JJ soit généralement bien tolérée et efficace, elle peut entraîner quelques inconvénients et complications potentielles. Celles-ci incluent des saignements, une irritation de la vessie, des inconforts lors de la miction et, rarement, la migration de la sonde. Étant donné que la sonde maintient en permanence l’uretère ouvert, il n’est pas exceptionnel de ressentir des douleurs pendant la miction. Cette douleur résulte de la transmission de la pression de la vessie, à travers la sonde, jusqu’au bassinet rénal, provoquant ainsi une douleur dans la région lombaire en regard du rein. Bien que cette douleur puisse être gênante, en particulier dans les premiers jours suivant l’insertion de la sonde, elle tend à s’atténuer progressivement avec le temps. Il est donc essentiel d’apprendre à uriner en se détendant, parfois en adoptant une position assise, sans attendre que la vessie soit trop pleine. Dans certains cas, des médicaments tels que les anti-inflammatoires, les alpha-bloquants ou les cholinergiques peuvent aider à atténuer la douleur.

La calcification de la sonde JJ et les cas d’oubli de cette sonde sont des situations importantes à considérer. Il est crucial de comprendre que la sonde JJ est un dispositif temporaire, ne devant pas être maintenu en place au-delà de trois mois. Son retrait ou son remplacement est impératif à l’issue de cette période. Autrement, elle risque de se calcifier, entraînant une obstruction des voies urinaires, pouvant provoquer la dilatation des cavités rénales et, dans les cas les plus graves, la détérioration du rein. Ce processus peut se développer progressivement, souvent sans provoquer de douleur chez le patient. Retirer une sonde double J calcifiée oubliée peut s’avérer techniquement difficile et nécessiter une intervention complexe sous anesthésie générale, avec le risque de laisser des séquelles aux voies urinaires.

En cas d’échec de la pose de la sonde double-J : mise en place d’une néphrostomie

Mise en place d’une néphrostomie par voie percutanée
Vidéo soumise à limite d’âge. Visualiser là sur notre chaîne Youtube en cliquant sur l’image.

Lorsque l’insertion d’une sonde double-J s’avère impossible à cause d’un obstacle infranchissable au niveau de l’uretère, la réalisation d’une néphrostomie percutanée peut être envisagée. Cette procédure consiste à accéder à la cavité rénale en utilisant la guidance d’un appareil d’échographie et d’un amplificateur d’image. Une fois le rein localisé, il est ponctionné délicatement. Le trajet percutané est ensuite dilaté pour faciliter l’introduction d’une sonde de néphrostomie, reconnaissable à son extrémité intérieure en forme de « queue de cochon ». L’extrémité externe de cette sonde est reliée à une poche collectrice pour recueillir l’urine drainée du rein.

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